Jacques Viallat, Le Gwen et moi-même avons
décidé, de par notre présence commune outre-flaque
durant quelques jours de juin, de se mitonner un petit viron pas piqué
des vers.
Au programme : la première crémaillère
du monde, un petit musée ferroviaire perdu dans les white
mountains, une bouffe FMTR à Boston, un petit musée
de tramway près du bord de la mer, une bouffe FMTR à
New-York, ce qui reste d'un des plus gros musées
ferroviaires américains, le tramway de Buffalo, une
parenthèse (tourisme oblige) aux chutes du Niagara
et les trams de Toronto. Tout ça en quatre jours.
Ouf!
Jeudi 7: C'est un départ!
Départ! Nous arrêtons quelques minutes, histoire de prendre
de la glace à une station-service, histoire de rafraîchir
la bouffe. (JV) |
Départ, dans une bagnole de location flambant neuve (27 km au
compteur). Le Gwen lui fait les honneurs, et après avoir maîtrisé
les subtilités de la boîte automatique ("bin mon cochon!"),
nous mettons le cap sur notre première étape : la frontière
américaine.
Sur la route, tout le monde est content! (LG) |
Donc, un peu plus d'une heure plus tard, on se pointe
au poste de Derby Line, au Vermont, où, surprise, le douanier de
service s'efforce de parler français. On doit se ranger, et aller
à l'intérieur, mais les formalités sont rondement
menées après que MM. Viallat et Le Gwen aient solennellement
déclaré qu'ils n'ont « commis aucun acte immoral ».
Nous reprenons la route, et arrivons sans tarder au Mont-Washington.
La première crémaillère du monde.
Nous arrivons au Mont-Washington, où un panache de fumée
grimpe à flanc de montagne, s'aggripant à la première
crémaillère du monde.
|
Nous avons loupé le départ du train de 11 heures, mais
nous le voyons monter tranquillement sur la voie, dans un panache gris
qui fait du meilleur ton
Une autre machine est là, poussant sa voiture, pour l'amusement
des quelques touristes qui passent là, et on a tôt fait
d'en mitrailler les moindres détails plombiers du tender et des
cylindres.
Même la voiture est munie de son propre pignon; en fait, lors
des descentes, elle se désolidarise de la locomotive. (SN) |
Le chemin de fer est totalement autonome; il construit ses propres locomotives
dans ses ateliers. On apprend du mécano que les inspections gouvernementales
font appel à l'expérience du chemin de fer lui-même...
La machine est fort moderne; la chaudière est soudée, et
la cabine toute simple ne laisse rien voir qui peut faire penser à
une antiquité... En matière d'attellage, un simple rouleau
sur la machine pousse sur une plaque fixée à la voiture;
en fait, la machine et la voiture sont totalement indépendantes;
lors de la descente, ils leur arrive souvent de descendre à leur
rythme, séparément...
|
Un tout petit train attend les visiteur.
Une minuscule machine à crémaillère
et une voiture en bois, le tout
dans un cadre si typiquement ferroviaire américain que c'en
est à chiâler... |
La machine.
Elle n'est pas de niveau,
et se rit des rampes les plus abruptes. |
Old Peppersass, la première locomotive
à crémaillère du monde,
trône fièrement à l'écart de la gare. |
L'équipe FMTRienne est occupée à scruter la complexité
des appareils de voie. |
On
n'a pas pu résister à l'envie de tirer un portrait de
la cabine de la locomotive, où un feu paresseux brûle
négligement au delà d'une porte béante.
Mais le B.A.-B.A. du chauffeur n'est-il pas de ne jamais laisser la
porte du foyer ouverte pour rien (et non, l'amusement des touristes,
ça compte pour rien)??? (SN)
|
Crawford's Notch
Uun camion décharger des draisines sur un passage
à niveau au moyen d'une bien bizzare rampe squelettique. (SN)
|
Mais c'est pas tout ça, et nous reprenons la route, vers North-Conway,
non pas sans avoir admirer le paysage grandiose qui se présente
à nous au sud de Crawford's Notch (col de Crawford).
La ligne du musée de North-Conway Scenic Railroad va jusque là,
et là, un camion décharge des paquets de traverses neuves
ça et là le long de la ligne, et un autre décharge
des draisines au moyen d'une rampe squelettique posée entre le
plateau du camion et la voie-ferrée.
La route entre le Mont-Washington et North Conway est superbe; juste
après Crawford's Notch, la vallée s'élargit et nous
descendons au milieu d'un panorama superbe. Sur le flanc de la montagne,
la ligne court au milieu des arbres.
North Conway Scenic Railroad
Le train touristique s'apprête à partir derrière
une GP-7 du Boston & Maine. |
Nous arrivons à North-Conway, juste avant le départ du
train touristique. Rame hétéroclite: GP-9 du Boston-and-Maine,
des voitures de banlieue d'un peu partout, dont deux de la ligne Montréal_Deux-Montagnes...
Nous avons le temps de croquer le départ, puis nous pique-niquons
à l'ombre d'une magnifique F-7a du Boston and Maine.
Le train revient une bonne heure plus tard, la machine simplement
à l'autre bout de la rame non retournée. |
North Conway est situé sur la ligne où circulait jadis
l'« Alouette », qui assurait la liaison
Montréal_Boston. Cette région est aussi une région
de sports d'hiver, et le grand nombre de motels en témoigne. La
gare est aussi à côté d'un terrain de golf; les golfeurs
donnent leur coup d'envoi de l'autre côté de la voie, et
sont donc astreints à le faire entre les passages des trains...
Après une visite rapide du musée, le train revient et nous
quittons pour Boston que nous atteignons un peu en retard, vu un épouvantable
encombrement sur l'autoroute qui traverse Boston.
Boston
Clem a eu la patience de nous attendre alors que nous étions
pris dans la circulation (SN) |
Mais Clem Tillier a eu la patience et l'amabilité de nous attendre,
et nous visitons rapidement Boston, en commençant par Beacon
Hill, avec ses vieilles maisons et ses becs de gaz. Nous arrivons
à une station de la ligne rouge du Métro, où nous
laissons passer une rame, histoire de bien saisir l'atmosphère.
Pour nos outre-flaquiens, c'est un baptême de métro nord-américain:
le Métro de Montréal, ça ne compte pas!
Une rame passe dans l'autre direction, puis c'est à notre tour.
Nous montons à bord, mais pas pour longtemps, car nous descendons
à la prochaine station, où nous ferons un petit bout sur
la ligne verte. (celle où on doit traverser les voies) puis la
ligne bleue, où nous tentons de nous rendre à la plage,
mais le temps nous manquant, nous devons rebrousser chemin.
La bande devant un
plan du Métro de Boston (JV) |
Beacon Hill,
le vieux quartier de Boston (SN) |
À la station Park Street,
de la Green Line, nous devons
traverser la voie... (SN) |
Nous avons la chance de prendre
un des nouveaux tramways. (SN) |
Même si il est passé 19 heures,
le tramway est bondé... (SN) |
L'affluence est telle qu'on est refoulé dans la
cabine de conduite,
d'où il peut prendre cette photo
de la station Government Center (SN) |
La Blue Line, elle, est desservie par des rames de Métro qui
roulent sous caténaire OU avec troisième rail. (SN)
|
Quant à la ligne orange, la rame se faisant attendre trop longtemps
à notre goût, nous décidons de marcher afin de rallier
South Station pour ne pas manquer l'arrivée de l'Acela d'Amtrak,
leur "TGV" pendulaire...
À South-Station, en attendant l'arrivée de l'ACELA
d'Amtrak, nous pouvons jeter un oeil sur la 10001, une voiture-salon
d'inspection de la voie. |
Il y a un monde fou dans la gare; bien aménagée, elle comporte
une bonne quantité de restaurants rapides. Les tables occupent
la salle des pas perdus. Les quais ne sont pas contrôlés,
mais les voies d'arrivée ne sont pas indiquées sur les écrans.
Sur la voie d'où va partir le train pour Chicago, trône
la voiture d'inspection de la voie 10001, une voiture tubulaire Amfleet
aménagée en business-car.
Nous présumons de la voie d'arrivée et nous nous engageons
sur le quai adjacent.
Après avoir raté l'arrivée de l'ACELA,
nous pouvons quand-même poser
devant la locomotive... |
Mais hélàs, nous présumons mal, car l'arrivée
de l'ACELA est complètement masquée par trois trains de
banlieue couplés ensembles qui manoeuvrent en plein milieu de la
gare...
Nous rentrons donc bredouilles et ne voyons que la bête au repos.
Bel engin, très TGVien, sauf qu'il est en inox, ce qui donne une
classe nickel incomparable... Que c'est beau l'inox!!!!
Les voitures ont comme qui
dirait quatre tampons...
Un bricolage hasardé de Bombarier et Alstom? (SN) |
Les bagnoles font, par-contre, typiquement Amtrak. Fenêtres en
deux moitiés, pas de trumite aigüe, portes généreuses,
arrangement avionoïdal.
Et surtout, la rame n'est pas articulée.
Curieusement, de chaque extrémité, sous la porte, dépasse
ce qui pourrait passer pour un tampon! Mieux encore, le même dispositif
est répété au dessus de la porte!
C'est comme si les bagnoles avaient quatre tampons!
Ma foi, Bombardier a rencontré les normes de sécurité
américaines en mettant un châssis supplémentaire sur
le toit de la bagnole... Si c'est le cas, c'est un ignoble bricolage...
On se tape une bouffe FMTR,
hélàs, non-homologuée. (JV) |
Nous décidons d'attendre l'arrivée de la rame suivante,
mais changeons d'idée quand il est annoncé qu'elle aura
1h45 de retard. Comme il est tard, nous nous mettons en quête d'une
quelconque nourriture.
Le Gwen couronne Clem et EMDX de cornes non méritées.
(JV) |
Cela fait (juste en face du Boston Common), nous prenons congé
de Clem, qui ne pourra malheureusement pas nous accompagner à Nouille-Orque
pour la bouffe officielle. :(
On met le cap au sud, histoire de dénicher un motel potable, et
après un faux départ, nous trouvons un logis acceptable.
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