À la faveur du petit matin, lançons-nous à la découverte d'un hutong de Beijing.
Article sur l'évolution et l'histoire des hutongs.
Samedi midi, nous prenons le train pour Taiyuan. Un ami de Zhiwei nous ramasse, et nous parvenons tant bien que mal à mettre tout le monde avec armes et bagages dans l'auto (tout le monde a un truc sur les genoux)...
La gare est à bonne distance, et ce n'est pas parce que c'est samedi qu'il n'y a pas de circulation, que nenni!!!
Finalement, nous arrivons à bon port, et après un faux départ (il y a des travaux), nous parvenons à descendre. On rapaille tout le monde et bagages, et on s'en va à l'entrée.
Devant la gare, une place où toutes sortes de gens s'affairent.
Il y a une série de portes, avec des queues de longueur différentes. Nous prenons la plus courte.
On contrôle les billets et papiers d'identité; seuls ceux qui ont des billets peuvent entrer.
On passe ensuite au rayons-x, puis à la fouille. Je tombe sur une jolie chinoise, mais elle ne me fouille qu'avec un détecteur de métal. Puis on trouve notre salle d'attente (une pour 4 voies), et on attend un peu; le train part dans 30 minutes.
20 minutes avant le départ, on descend. On vérifie encore les billets, et on descend sur les voies. Pas d'espace étriqué comme à la gare Centrale, mais un grand espace bien aéré (il y a bien trois étages au dessus des trains); notre rame attend, une rame japonaise.
On trouve notre voiture, et on entre pendant qu'une soubrette est fort occupée à laver le plancher du vestibule (les vestibules sont exagérément grands; ils occupent facilement un huitième de l'espace de la voiture). On laisse les gros bagages au bout, puis on trouve nos sièges.
Oh, et c'est de la deuxième classe, donc les sièges sont trois d'un côté et deux de l'autre, celà permis par gabarit diminutif des chinois... Nous sommes quatre, et le siège du milieu est occupé par une chinoise qui n'aura d'autre préoccupation que son téléphone...
Au plafond, il y a plusieurs écrans de télé qui diffusent des trucs divers. Mais à un moment donné, c'est un truc avec des blancs dedans. Curieux. Tiens, et ça a l'air familier... Pas étonnant: ce sont quelques gags du festival Juste Pourrir, filmés à Montréal!!! Au moins, le Québec rayonne culturellement jusque là...
À l'heure, le train s'ébranle. Pas besoin de duce pour ça! Nous sortons rapidement de Beijing, et nous montons en vitesse graduellement. Pas une vibration, pas un bruit; je regarde la voie d'à côté, et les files de rail demeurent immobiles! Du grand art! Et seul le haut des rails est limé, ce qui démontre le parfait alignement de la voie (sur dalle de béton, soit dit en passant).
À l'extrémité des voitures, au plafond, un indicateur de vitesse a tôt fait d'indiquer 300 km/h. Et plus. En fait, le plus vite que nous rouleront est 306 km/h. Et le tout sans effort, sans vibrations!
La soubrette fait des va-et-viens continuels avec sa vadrouille, nettoyant continuellement le plancher. Entre ses passages, elle passe avec un chariot-poubelle et tout le monde lui donne ses déchets...
La ligne est à la japonaise: en viaduc sur la quasi-totalité du parcours, du moins jusqu'on arrive aux montagnes. Là, on est sur le sol, en déblai, en remblai, et souvent en tunnel. Là, nous roulons tout au plus à 200 km/h.
Un tunnel, beaucoup plus long que les autres, est le tunnel de Taihang (太行) qui avec ses 28 km de long, est le plus long tunnel de Chine. Il traverse la chaîne de montagnes Taihang qui donne son nom au Shanxi (山西 – «à l’est des montagnes») où nous nous rendons, et au Shāndōng (山东省 — «à l’ouest des montagnes») que nous quittons.
On va se chercher à bouffer, et quelques minutes plus tard, on nous apporte la bouffe à nos places (j'aurai préférer bouffer dans la voiture-bar). Bien que micro-ondes, c'est quand même bon, des choses indéfinissables qui rentrent bien.
On roule en montagne; des montagnes bien grugées de carrières; ça paraît qu'il y a là 3000 ans de civilisation! Un paysage plutôt aride, mais avec quand-même de la verdure. Le sol est entrecoupé de toutes petites vallées abruptes, ayant épargné quelques lopins de terre qui émergent à la façon du pain de sucre à Rio...
Puis après une série d'une sixaine de tunnels courts, on aperçoit une grande vallée bâtie: la vallée de la Fen, où se trouve Taiyuan, notre destination. Puis soudain, entre deux déblais, une église. Puis une autre. Vraiment bizzare de voir des églises en Chine! Puis une plus grosse avec un dôme.
Nous ralentissons, et bifurquons sur une ligne classique, où nous passons la gare du nord, et atteignons finalement Taiyuan. Cohue pour descendre du train (c'est normal, on est en Chine). La rame termine ici, et une fois sortis, on marche vers la sortie. Dans une voiture, je remarque qu'une équipe est déjà fort occupée à retourner les sièges; la rame doit partir incessamment...
Nous descendons un escalier vers un passage souterrain qui amène directement à la sortie, où un employé blâsé contrôle à peine les billets. Puis nous sommes sur la place.
La place de la Gare.
En pleine construction.
Du sable partout, quelques barricades, et une humanité chinoisant vers la ville.
Il faut marcher au moins 200m pour arriver à la rue, et là, pas de taxis.
On descend la rue; ça et là, des stations de taxi où la cohue tente de héler les peu de taxis qui passent...
On marche de plus en plus; finalement, après quelques engueulades (je devrais plutôt dire enmandarinades), on parvient à fréter un taxi où on rallie la maison de Zhiwei les bagages sur les genoux.
Ouff! Ça a été tout un voyage!
(Visualisez le trajet sur la carte).
Notez la voie de gauche, réservée aux virages en U. Et le décompte prend la couleur du feu.
Les mauvaises langues disent bien des mauvaises choses à propos de la Chine.
C'est sûrement par jalousie, car nous avons affaire à la plus ancienne civilisation qui existe toujours. Il y a 2000 ans, les chinois avaient le même niveau de vie que nous avions il y a 200 ans.
Les chinois ont inventé plein de choses par le passé. Et ils en inventent toujours de nos jours.
Comme par exemple le meilleur feu de circulation qui soit.
Le jaune se change en minuterie décomptant les secondes restant, et prend la couleur affichée par le feu.
De plus, le feu peut prendre la forme d'une flèche dans les quatres directions. Oui, oui, même dans la direction renversée, car il y a des voies de circulations exclusivement pour les virages en "U", généralement placées au centre de la rue (mais pas toujours; à Beijing, j'en ai vu qui étaient à trois voies du centre, donc les vireurs doivent franchir quatre voies au total!
Les feux peuvent aussi être groupés en types différents.
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