Au delà du terminus est de la ligne 1, Honoré-Beaugrand, se trouvent non-seulement les habituelles installations d'arrière-gare (une voie de tiroir et une voie de garage pour une rame de relève), mais également le garage Beaugrand, accessible par deux énigmatiques tunnels se branchant de part et d'autre de l'arrière-gare.
Pour la visite, nous nous donnons rendez-vous au tourniquets de la station Honoré-Beaugrand pour rencontrer le responsable de l'entretien des rames. Après les salamalecs d'usage, nous passons par le couloir d'accès qui donne sur l'extrémité de la voie d'essai de l'atelier. Nous passons ensuite dans le tunnel, et le responsable empoigne le téléphone adjacent pour annoncer qu'il se rend au garage en compagnie de cinq personnes. Le personnel a pour consigne de s'identifier obligatoirement auprès du reponsable de la circulation dès qu'il chemine en tunnel, cela afin d'identifier les intrus, car le personnel a également pour consigne de signaler toute personne aperçue dans le tunnel, y compris le personnel. Celà permet de rameuter la garde dans tous les cas d'intrusion.
Comme consigne de sécurité, on nous indique qu'il n'est pas sain de toucher aux barres de guidage... Nous commençons ensuite à cheminer vers le garage Beaugrand, en empruntant le trottoir balisé en jaune sur le plan et dans la réalité. On pourrait croire que quelqu'un de haut placé à la STM phantasme sur le Wizard of Oz...
Le tunnel se recourbe légèrement vers la gauche, puis il s'élargit soudain quand vient s'y greffer le tunnel d'accès, à deux voies, où viennent se greffer les mystérieux tunnels qu'on aperçoit depuis les quais...
Une de ces voies se greffe d'ailleurs à la voie d'accès au garage.
Des locaux désaffectés se trouvent à cet endroit, locaux qui abritaient les bureaux du personnel d'entretien de la voie.
Nous continuons notre cheminement, après avoir traversé les deux voies d'accès. Au fur et à mesure de notre progression, des voies se greffent au garage. Le chemin, toujours balisé en jaune, enjambe les tringleries de commande des aiguilles au moyen de petites rampes.
Arrivés au garage, nous retraversons les voies, puis nous empruntons un trottoir surélevé entre deux voies. Des barrières relevables empêchent de tomber sur les voies quand il n'y a pas de rames. Ce trottoir permet l'accès aux équipes d'entretien, et est muni de trappes dissimulant des éviers permettant de rincer et de tordre les serpillères utilisées pour le lavage hebdomadaire du plancher des voitures.
Comme le courant est coupé lors du nettoiement, l'éclairage de l'intérieur des rames est assuré par des rampes de tubes fluorescents disposés entre les rames.
Nous marchons la longueur de deux rames, et parvenons à l'extrémité du hangar qui affleure le sol; un rideau métallique fermé laisse passer par des ouvertures le soleil radieux qui sévit à l'extérieur...
L'atelier est séparé du garage par des portes. Quand nous y pénétrons, nous arrivons dans la caféréria, qu'on n'a pas daigné clore de murs, tant l'endroit est propre. Ici, point de tas de sable en guise de butoirs... De beaux butoirs en acier peint jaune, avec même un réceptacle sharfernbergoïdal...
L'atelier comporte sept voies, sans compter la voie d'essai. On y effectue des travaux allant de l'intervention la plus bénine jusqu'à la petite révision, en passant par le remplacement complet des câbles haute-tension. On y trouve aussi un robot nettoyant le dessous des voitures, ainsi qu'un poste de lavage et une voie dédiée à l'astiquage... Chaque mois, l'intérieur de toutes les voitures est minutueusement astiqué, cela en plus du lavage hebdomadaire du plancher et du balayage quotidien.
Parce que le réseau est entièrement souterrain, il est impossible de prendre des photos convenable des rames; elles sont soit engoncées dans une station, ou bien l'éclairage est insatisfaisant, et les barres de guidage rendent un peu plus mystérieux les bogies à pneumatiques... Point de tout ça dans les ateliers, où on peut avoir une belle photo de côté du bogie d'une voiture...
On aperçoit bien les pneus de guidage, et le frotteur positif. À droite, on aperçoit dans la niche le frein à main, ainsi que le commutateur d'alimentation "trolley/bogie" utilisé dans l'atelier.
L'atelier comporte évidemment aussi des pièces de rechange.
À la fin des années 60, deux rames furent munis de hacheurs de courant, une équipée par Hitachi, et la seconde par Jeumont. La technologie Jeumont a finalement été retenue pour les MR-73, et la rame Hitachi a été reconvertie aux contacteurs mécaniques.
La rame n'est pas présentement en service, parce qu'elle est en train d'être modifiée pour être compatible avec des éléments MR-63 ordinaires, afin de pouvoir en intercaler les éléments entre des éléments conventionnels, car ses caractéristiques sont différentes d'une MR-63 ordinaire et font qu'elle n'est pas apprécie des garde-moteurs, et on espère qu'en la noyant, elle se fera oublier...
Tout comme le plateau d'Youville, le garage Beaugrand dispose de son propre robot-nettoyeur qui, au moyen d'un jet d'air, dépoussière le dessous des rames qui entrent à l'atelier.
Au delà du robot, un élément se trouve là, recouvert d'une publicité pour Stupidico, un fournisseur Internet à haute vitesse grand-public, filiale de la Compagnie de Téléphone Cloche du Canada.
L'élément devra entrer en service trois semaines plus tard, lors du lancement de la campagne publicitaire, ce qui est étrange, car la STM réserve à ces publicités les rames qui ont le moins de pépins, afin qu'elles roulent le plus possible. Donc, nous avons une rame qui serait susceptible de donner le meilleur service possible, mais qui est immobilisée dans un vil but publicitaire...
Avoir le plus beau métro du monde ne se fait pas tout seul. Ça demande de l'abnégation et du travail. Heureusement que la technologie moderne permet d'accomplir le plus gros du travail avec un minimum d'effort... Ce lave-métro nettoie l'extérieur des rames au moyen de brosses rotatives.
Arrivés là, nous rebroussons chemin pour passer sous une rame...
Nous descendons dans une fosse de visite, pour examiner le dessous d'une rame. Les capots des contacteurs sont ouverts, ce qui nous donne une bonne idée de la bête dans son milieu naturel...
Mais nous passons pas sous la rame au complet et ressortons par le même point où nous sommes entrées.
La visite se termine là, mais nous devons tout de même rentrer par le même chemin que nous avons pris à l'arrivée.
Après la visite, nous ré-émergeons dans le monde tout à fait normal de la station de Métro, où nous avons le plaisir d'avoir le responsable qui nous a si gentiment fait visiter nous accompagner en Métro.
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