Un double
tram articulé dans toute sa splendeur zurichoise...
Jattend mon train en léchant
une glace, et contemple le vulgus peregrinator svizzera dans
sa splendeur. Disons le tout net, il a un peu plus de panache
que le voyageur moyen américain. Les rames de RER à
deux niveaux vont et viennent (normal, la gare est en cul-de-sac;
elles nont pas le choix), et ne semblent pas se soucier
des deux gares souterraines.
Elles sont élégantes,
et pas prétentieuses. Elles offrent beaucoup de place,
les fenêtres sont généreuses. La seule note
discordante semble être la grandeur disproportionnée
des portes. Ça déconcerte de voir une frêle
demoiselle sapprocher dun de ces immenses vantaux,
den frôler la poignée, et de voir limmense
porte coulisser... Une autre chose est le compartiment fourgon
installé dans la locomotive, où du personnel saffaire
toujours à y mettre du courrier ou ne je sais quoi. Même
si on se dit quil y a déja eu des trams postaux
(avec tri à bord) à New-York, ça surprend
de voir du courrier dans le métro...
Trêve de rêveries, mon
train sannonce et se pointe. Machine en avant coincée
entre la rame et les tampons. Je monte, me déniche une
place, et attend le départ, bien au frais. Là,
je me laisse voiturer. Pas question de courir après des
photos, je suis vanné. On part... Zürich, Wiedikon,
Thalwil, Wädensil, Pfäffikon, Schübelbach-Buttikon,
Ziegelbrücke, Mols, Sargans, Landquart et Chur défilent
sans problèmes. Mais je dois changer décartement!
Jai tout juste le temps de me
ramasser une glace au « kiosk » avant de
monter dans le train du Rhb pour Bergün.
Je trouve quand-même lénergie
pour appuyer sur le déclencheur de mon appareil, surtout
lorsque la rame sengage sur le viaduc de la Landwasser...
Pas de comité daccueuil (ils doivent êtres
vannés après une journée à cavaler
sur les sentiers...). Vannés, mais pas morts, car la bouffe
est entreprise avec une vigueur qui ne peut être que gauloise.
Bouffe qui séternise au point que le patron, après
nous avoir servi deux bouteilles de champagne nous en offre une
troisième! On tente de fraterniser du mieux que nos connaissances
dallemand nous le permette... Je parviens à placer
que je désirerai régler lhôtel, puisque
je quitte tôt le lendemain, doù acte. Il est
pas mal tôt quand je me couche.
Que les âmes sensibles se rassurent,
je n'ai pas neigé dans mes pantalons. |